Une saga fantastique dans un monde sans pitié où l’eau est la plus grande des richesses, une colonie pénitentiaire lointaine, un héros ex-chevalier devenu médecin, des personnages hauts en couleur dans une ambiance à la fois médiévale limite Renaissance épées en prime, enchantée et réaliste. Hurlevent est un tout bien ficelé par Fred Duval au scénario qui apporte un souffle nouveau au thème, de la rigueur mais aussi de la fantaisie avec Stéphane Créty (La Pierre du chaos) au dessin, sur des couleurs de Jérôme Maffre. On est pris immédiatement par les images et l’histoire.
L’Hélios est un enfer, un bagne des souverains des Hautes Terres. On y a parqué les survivants des clans des Orques et déporté voleurs ou gêneurs. Ils creusent le canal, plus ancien que la dynastie des Hurlevent qui a pour but l’approvisionnement en eau pour survivre et rendre les terres fertiles. Mais un accident majeur va changer la donne. Une poche de gaz explose et fait des blessés parmi gardiens et bagnards. Le seul médecin accessible est Alceste de Hurlevent banni sur Hélios pour un meurtre. Alceste est accepté par tous dont les Orques qui étaient pourtant le gibier de ses ancêtres. Une colonne de chasseurs nobles approche d’un des ponts qui ouvrent sur l’Hélios. A leur tête le duc de Batz superintendant du prince avec sa fille qui veut tuer un des derniers et très dangereux Thyrocéros pour devenir garde-chasse royale. Alceste de son côte accepte d’aller soigner les blessés de l’explosion dont des gardiens géants.
On se doute bien que le gentil mais très efficace Alceste va croiser la route d’Anne la chasseuse. Les paysages sont bluffants comme les détails, les mélanges de genre avec ce magma qui vole. Alceste va mener la danse et on va en apprendre sur ses origines nobles. Tout se recoupe avec intelligence. Découpage classique, cadré, une action très maîtrisée avec buts inavoués mais vitaux que l’on découvrira dans la suite. Solide et séduisant.
Hurlevent, Tome 1, La nuit des chasseurs, Delcourt, 14,95 €
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