Un nouveau roman de Pierre Lemaitre adapté en BD après Au Revoir là-haut ou la trilogie Verhoeven, au moment même où sort son dernier écrit Le Grand Monde. Cadres Noirs a déjà donné naissance à une série télévisée Dérapages. Avec Cadres Noirs, on plonge au plus profond de ce que peut-être le pire de la télé-réalité ou de la gestion d’entreprise. Argent, audimat, et sacrifices humains, manipulations, absence totale de scrupule et dérapage inévitable, Pascal Bertho au scénario (il a déjà adapté Brigade Verhoeven avec Corboz) et Giuseppe Liotti au dessin (Les Fiancées du califat) raconte comment un pauvre type, Alain Delambre, va plonger au plus bas, marionnette qui tentera de rendre pourtant les coups. Trois albums pour cette lente descente aux enfers.

Alain Delambre se retrouve en prison. Quelques mois avant, DRH, il a été viré de sa boite. Au parloir de la prison sa femme et sa fille Lucie avocate ne comprennent pas comment il a pu en arriver à faire une prise d’otages. Quand son entreprise rattrapée par les produits à bas prix chinois bat de l’aile il est licencié. Des petits jobs, chômage pendant quatre ans, tension familiale, quand se présente une offre d’emploi où on accepte de le recevoir, il bondit sur l’occasion. Prêt à tout mais sans vraiment savoir dans quelle galère il s’engage. Et que personne ne lui fera de cadeau. Mais après avoir été magasinier aux messageries pharmaceutiques et s’être fait deux copains dont un doué pour l’informatique, Delambre croit en une nouvelle chance. Il prépare comme un fou son entretien chez BLC.

Il va fermer les yeux sur tout Delambre malgré les conseils de sa femme car ce job c’est le salut. Tous les moyens seront bons, sauf qu’il part en vrille. Comment s’en sortir et c’est là tout le talent de Lemaitre ? Delambre serait-il plus finaud qu’il n’y parait et n’a plus rien à perdre. Lutte à mort que Bertho a parfaitement retranscrit d’après Lemaitre sur un dessin de Liotti qui s’adapte parfaitement, conforte le récit qui fait froid dans le dos.

Cadres noirs, Tome 1, Avant, Rue de Sèvres, 16 €