Le sujet est de plus en plus porteur en BD avec succès. L’Anthropomorphisme a désormais ses lettres de noblesse. Des animaux humanisés sont les héros de série à connotations à la fois fantastiques, moyenâgeuses ou autres. Une mode peut-être après le très beau Château des animaux. Cette fois L’Ogre Lion est une sorte de mutant transformiste qui devient l’esprit de la vengeance, un bélier haut sur pattes invincible. Coloré, nerveux, le récit fourmille de trouvailles. Bruno Bessadi (Bad Ass, Amazing Grace) sur les couleurs de Joo se la joue en solo et Le Lion barbare, premier tome prend ses marques pour une série qui assure et qu’il assume totalement à juste titre.
Il passe son temps à se suicider le lion Ksogi et quand une troupe de loups vient faire ses courses en chair fraîche chez une secte de cornus et animaux, le petit Wilt qui y est esclave découvre que quand il ressuscite (immortel le lion) il est un grand bouc invincible Bakham. Il se fait un plaisir de découper du loup en tranches avant de redevenir un lion cabossé et borgne. Seul témoin Wilt qui ne croit pas qu’il est un roi. Il finit par accepter que Wilt l’accompagne vers le sud mais le lion a des cauchemars terrifiants. A Emifern, dans une taverne, le lion doit s’interposer pour que Wilt ne soit pas repris par des membres de sa secte. Seconde transformation et bagarre générale avec cadavres en nombre. Fuite obligée mais le grand bouc a le temps d’expliquer qui est vraiment le lion, tyran exilé.
Bruno Bessadi a vraiment maîtrisé son récit sur un découpage classique, où l’humour joue sa carte en parallèle des combats, des états d’âme et des rebondissements liés au passé. Petites souris au cœur fragile, des lynxs, des ours, le roi des terres du sud, on est un peu dans le contexte Robin des Bois, Prince Jean et Richard. Une belle héroïne aussi, le tout a du charme et de la fougue. Beau cahier graphique en fin d’album. Bessadi a un trait qui se prête à tous les genres.
L’Ogre Lion, Tome 1, Le lion barbare, Drakoo Éditions, 14,50 €
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