Étienne Davodeau a toujours aimé la chronique sociale comme dans Rural. Ou humaine pour l’émouvant Lulu femme nue. Avec la réédition des trois volets d’Un Monde si tranquille, on le retrouve avec La Gloire d’Albert dans le drame au quotidien sur fond politique, celui d’un type pas pire ni meilleur qu’un autre qui va se retrouver dans une situation qui le dépasse et dont il va vouloir se mêler. On colle à l’actualité. Sacré Albert, si il avait su il ne se serait pas pris pour Zorro.
Manutentionnaire et figurant dans la grande fresque qui raconte l’histoire du coin, Albert Colin est un oublié de la vie. Sa femme le méprise. Albert n’a pas inventé la poudre et il respecte les deux politicards locaux, Delorme et Philippot. Leur parti, Traditions et convictions. Des milices traquent les délinquants et les dealers. Philippot est agressé et achevé sur une route de campagne. Seul témoin, Albert qui va suivre les deux tueurs et se prendre pour Zorro, motivations politiques extrêmes en prime. Qui a payé pour la mort de Philippot ?
Il est vraiment cruche Albert mais si vrai dans sa démarche à la fois naïve et désabusée, sûr de lui. Quant la vérité lui explose au visage il aura encore la force de se battre une dernière fois. La Gloire d’Albert est le premier volet d’Un Monde si tranquille. Réédition certes mais qui se lit comme une nouveauté. Actualité oblige. Les votes basculent, les repères changent d’horizon. L’extrême se banalise. Anticyclone, le tome 2 est aussi sorti.
Un Monde si tranquille, Tome 1, La Gloire d’Albert, Delcourt, 14,50 €
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