Un lot de lettres écrites par un mystérieux italien Drovetti qui a amassé une collection d’antiquités remarquables revendues au Louvre, deux amis Hugo de Reuhman et Théo vont enquêter sur une affaire diabolique dont l’enjeu pourrait avoir des conséquences inattendues et fâcheuses sur l’humanité. Rodolphe est parti avec Oriol (La peau de l’ours) faire un tour dans un Paris de la fin du XIXe siècle pour un feuilleton aux entrées multiples. Théo, un Rouletabille amateur aux rêves angoissants, va tenter de trouver la vérité au péril de sa vie.
Paris fait la fête, le Paris de Lautrec où on reçoit Sarah Bernhardt, Oscar Wilde ou Proust chez Hugo de Reuhman. Mais un cambriolage vient perturber la soirée. Hugo et son ami Théo qui lui aussi va être visité à son domicile soupçonnent que ce sont les lettres de Drovetti que les voleurs cherchaient. Des lettres d’un archéologue dont une partie de la collection est au Louvre où un Belphégor à pouvoirs électriques a tenté une intrusion dans la salle où sont conservés les objets de Drovetti. Théo est sûr qu’il y a un lien. Car en plus il manque dans les réserves un petit sarcophage phénicien de la collection.
Du clone de Belphégor (lié au culte du dieu Baal que Martin évoquait déjà dans Alix) à un ancêtre de Raskar Capak, en y ajoutant La Goulue et Valentin le désossé, on se balade dans un Paris de la Belle Époque que Oriol a su mettre en scène dans des ambiances à la fois élégantes et violentes. Rodolphe signe un feuilleton comme on les aime, en finesse, avec un Théo dandy, des mystères au Louvre, des passages secrets, les cabarets de Montmartre et Lautrec, des scènes de rues superbes reconstituées. Les personnages sont aussi ciselés comme Claude Artus ami de Théo. Une pincée de fantastique, des fantômes mais avec de l’action et une belle progression narrative, il y aura aussi un roi du crime, Milord l’arsouille. Un album qui rebat les cartes du genre et doit à Oriol toute sa séduction graphique.
L’Or du temps, Tome 1, Éditions Daniel Maghen, 16 €
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