Il vient de publier chez Casterman Petit-fils d’Algérie. Joël Alessandra sera pour l’occasion en dédicace le samedi 18 avril à Nîmes invité par la librairie La Bulle. Venue d’Italie s’installer en Algérie, territoire français, au début du XXe siècle, la famille de l’auteur a dû quitter Constantine en 1962, au moment de l’indépendance. Joël Alessandra, né en France, est enfant de pied-noir comme on surnommait les Français d’Algérie. Il a voulu comprendre, revenir sur les traces de ses ancêtres, savoir si l’image que l’on colle souvent aux pieds-noirs de colonialistes sans états d’âme était vraie. Un voyage au bout de la mémoire.
Le papy d’Alessandra parlait arabe. Et le couscous de la mamy était un régal. Il y avait aussi ce curieux accent et ces mots, De Gaulle, OAS, des photos en noir et blanc écrasées par le soleil. Le retour aussi de Constantine en 1962 qui se racontait dans la famille, « une main derrière, une main devant ». Alors il a voulu y aller Joël Alessandra, voir sur place, ce qu’il pourrait bien trouver pour comprendre, avoir une vision claire et au moins revoir le berceau familial.
Constantine, ce n’est pas Alger ou Oran. Plus aride, pauvre, rocheux, Constantine sera pour les Alessandra l’occasion de bâtir quelques-uns des immeubles qui aujourd’hui encore singularisent la ville. Alessandra a un guide, il est escorté par la police. L’Algérie vient de vivre l’assassinat du guide français Hervé Gourdel. On marche sur des œufs mais partout l’accueil est chaleureux, intelligent, ému. Il fera une pause au cinéma ABC, lui aussi construit par la famille. Il retrouvera la maison familiale et ceux qui ont connu ses parents. Le cimetière, les ruines romaines, toute la beauté d’un peuple et d’un pays, sans rancune.
On sent au fil des pages, des dessins et des aquarelles d’Alessandra qu’il avait besoin de ce pèlerinage, de cette confrontation à un passé à la fois proche et lointain, sans folklore. Il est revenu rassuré et charmé. Son album préfacé par Benjamin Stora est à savourer aussi bien pour sa beauté que pour son authenticité.
Petit-fils d’Algérie, Casterman, 19 €
Tres bon bouquin..
Eh ,oui Constantine a été une ville multiculturelle ou vivaient ensembles juifs,chretiens et musulmans..
En tant que pied noir,je suis parti de Constantine c’est à dire de chez moi au meme titre que les autres communautés juives e,chretiens s,le 18 octobre 1962…J’avais 30 mois…Je suis de là bas..Les pieds noirs sont des Algériens de terre et des Français de nationalité en exil ici..
Je me retrouve complètement dans la BD et pour cause..
Les miens et moi-même avons été trop caricaturés par les Français d’ici….Le bouquin rend hommage aux deracinés de 1962…..
Qu’on arrete avec le mot retour…C’est un peuple en exil…encore plus pour ceux qui avaient des ancêtres maltais,italiens espagnols,juifs séfarades ou berbères…La majorité des miens ne connaissaient pas la metropole….