Sans être un inconditionnel du comics, il faut reconnaître que les éditeurs français ont su s’y mettre et trouver des titres qui sortent du lot. C’est le cas de ce Texas Blood signé par un Anglais au dessin, Jacob Phillips qui s’offre une virée à la fois déjantée mais aussi introspective, très écrite par Chris Condon, dans un patelin où les cadavres se sont accumulés dans les placards. Un flic qui flirte avec la retraite, un meurtre qui ramène des souvenirs et en prime un membre de la famille de la victime avec des comptes à régler, des surprises, on y croit à ce polar très bien cadré qui est dans la lignée de ce qu’on appelle les « néo-western ».
Joe Bon Coates va avoir 70 ans. Il sévit comme shériff dans le comté d’Ambose au Texas et doit récupérer un plat à gratin chez Ruth qui ne répond pas. Le train-train, un serpent à sonnette à tuer et Ruthy qui n’est toujours pas visible. Il a des souvenirs Joe qui le font flipper. Sur la route il pique Ray le mari de Ruthy qui roule trop vite mais quand il s’approche il voit qu’il est ensanglanté. Ray se tire une balle dans la tête. Et la plat à gratin est sur la banquette. Un autre cadavre se présente. Randy apprend que son frère Travis a été tué et décide de partir pour Ambose, un endroit certes au Texas mais où les règles sont à part. Travis était aussi quelqu’un que personne ne regrettera. Arrivé en ville, Randy constate qu’il n’est pas le bienvenu et retrouve Sara une ancienne copine. Le shériff lui fait un point de la situation. Randy a été assassiné.
C’est donc l’enquête sur le meurtrier qui est le fil rouge de ce suspens construit, évolutif qui brouille parfois les pistes et a un petit côté Hitchcock modernisé. Joe est lui aussi la voix off, le monsieur Loyal de ce thriller avec son lot de tordus et de vengeances en suspend. Les plombs vont sauter dans les têtes. La tension monte à Ambose County et les évidences ont du plomb dans l’aile. Costaud.
Texas Blood, Tome 1, Delcourt, 14,50 €
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