Une légende l’Ouest, un parc d’attraction western, un brave type qui finit par s’identifier au héros qu’il incarne, Fausses Pistes de Bruno Duhamel (Un Voyage d’Abel) est un petit joyau de conception scénaristique et graphique, une belle idée d’histoire qui est menée à son terme avec talent et ingéniosité. Qui est vraiment Jake « Wild Faith » Johnson ? Qui va permettre de découvrir la vérité sur ce mythique gun fighter à la Wyatt Earp ? Duhamel revisite volontairement aussi le vieil Ouest, ses légendes trimbalées par un cinéma très axé et qui n’hésitait pas, même si on l’adore, à refaire, réécrite l’Histoire si ce n’est l’inventer.

Tous le connaisse sous le nom de Jake « Wild Faith » Johnson. Il descend lentement la grande rue et rejoint Doc face à Butch et ses frères armés jusqu’aux dents. Alors que c’est interdit. Et les Colt aboient. Mais ce n’est qu’une reconstitution en costumes. Frank qui incarne Jake a atteint la limite d’âge et est viré. Ce qu’il ne peut accepter, le personnage de Jake étant toute sa vie. Trouble de la personnalité, Frank part sur les routes de l’Ouest dans un groupe de touristes où il y a quelques cas sociaux dont un ancien Marines, des anti-westerns, des hippies sur le retour et Salina, une guide d’origine indienne. Frank qui connait son Ouest comme sa poche va faire une drôle de rencontre avec un Indien chaman qui va lui permettre de faire un voyage dans le temps. Et une découverte capitale.

La frontière entre rêve et réalité, vérité et invention, les mythes ont la peau dure. Marshall sans scrupules, vachers, va y avoir du grabuge à OK Corral cette fois comme dans les bons westerns, sans pitié et à mort. Mais Frank est sur la piste du vrai Jake « Wild Faith » Johnson. Tout va déraper, on s’y attend évidemment mais avec un Frank qui va tenir le bon rôle. Tout se tient de bout en bout dans ce western contemporain où l’important comme le dit Frank c’est d’y croire. Parfait.

Fausses pistes, Grand Angle, 17, 90 €