Une fable animalière un peu dans le ton de Musnet au moins pour ces talents de peintres qu’ont les héros. Ecoline aurait dû être chien de garde mais quand on est une artiste on n’aime pas mordre les mollets. Ce qui ne va pas être sans conséquences dans ce conte que narre avec tendresse Desberg mis en images par Martinez. Une galerie digne du Château des animaux mais en plus urbain avec en toile de fond un Sacré-cœur qui se construit à Montmartre. Beaucoup de poésie aussi dans cette histoire émouvante.
Elle se cache sous un pont Ecoline, plus d’amis car ils ont tous eu des problèmes. Musette la jolie chatte est en cage, Raoul le pigeon va passer à la casserole alors que le Bouvier policier règne en maître sur la ville. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Le père d’Ecoline est un chien de garde, le meilleur et sa progéniture qu’il forme, doit suivre ses traces. Mais il n’a eu que des filles qu’il avait quand même éduquées. Dans le pré il y a l’âne Bonbon, un aigri mais aussi un grand chien noir qui rode. Ecoline ce sont les couleurs qui l’intéresse, les nuances, les mélanges. Elle est née pour peindre, pas pour monter la garde. Un jour elle ne peut empêcher un cambriolage où un bouvier protège les voleurs. Son père la chasse de la ferme.
C’est un peu Ecoline à Paris où les débuts d’une jeune artiste en mal de notoriété. Elle va devoir apprendre à survivre mais aussi à gagner sa vie si l’on peut dire. Le Moulin Rouge va lui permettre de faire de belles rencontres et d’autres plus douteuses mais le cadre est un rêve. D’autant que sur scène il y a Musette. Sur la Butte on vend des toiles et Ecoline va faire ses premières armes. Le tout forme un récit atypique, très coloré, chaleureux que le dessin de Teresa Martinez rend très vivant, joliment tracé. On a adoré le méchant Fédor, inspecteur auxiliaire à la brigade canine. Desberg séduit par cet album qui ajoute une corde de plus à sa déjà belle palette d’auteur.
Articles similaires