Un huis-clos insulaire sur fond de trafic, de mafia et d’immigration, Ellis Island était la porte d’entrée incontournable des États-Unis, face à New York, à une époque où l’Europe migrait vers le rêve américain. On y passait au tamis tous ces gens qui voulaient s’y installer. On en est donc au tome 2 qui conclue le diptyque. Philippe Charlot (Le Train des orphelins) au scénario et Miras au dessin, avec un trait bien marqué, continuent leur thriller à la fois social, psychologique et polar. Ellis Island était peut-être la porte du paradis mais tout a un prix, même le ciel.
Tonio a réglé un problème sur Ellis Island, sous contrôle d’un avocat pas net, Vitto. Même si ce n’est pas vraiment Tonio qui a été l’acteur du drame mais son ami Giuseppe. Les deux amis se sont retrouvés. En Italie, on reçoit l’argent que Tonio envoie alors qu’il continue sur l’île à protéger des migrants à condition qu’ils aient de l’argent à placer. Mais la tension monte entre Giuseppe et Tonio. Vitto mène la danse et va faire rencontrer à Tonio Paul Kelly, un parrain, mais le jeune homme se sent pris au piège sur Ellis. Tonio pense toujours à Nadia restée au pays et sait qu’il va devoir se battre pour survivre dans ce milieu pourri.
Flics et douaniers véreux, filière mafieuse, Tonio n’a pas été choisi par hasard. Le scénario de Charlot est machiavélique avec en arrière plan une Italie qui attend beaucoup de ses migrants. Il y a un petit côté Pagnol façon fille du puisatier dans cette histoire et on apprécie aussi bien les rebondissements que l’évolution de Tonio. Un monde où tous les coups sont permis pour survivre avec un dessin qui insiste sur le côté parfois caricatural des personnages. Un vrai coup de cœur.
Ellis Island, Tome 2, Le rêve américain, Grand Angle, 14,90 €
Articles similaires