Il a été un très grand auteur, chanteur, brillant, chaleureux et atypique. Il a accompagné plusieurs générations d’ados qui parfois faisait l’erreur de le comparer ou de le confondre avec Dylan. Leonard Cohen avait la classe, une désinvolture qui cachait en fait pudeur et timidité. Son parcours, Philippe Girard en a fait une BD qui n’émet pas la moindre fausse note. Si il avait fallu décrire Cohen, le comprendre, on ne pouvait faire mieux. On l’accompagne, on le retrouve dans ces pages parfois où l’ironie de Cohen éclate, accompagne son génie, sa tendresse, sa douceur vocale. Philippe Girard, alors que sortent de plus en plus de biographies fort moyennes des grands noms de la musique populaire du XXe siècle, en signe une qui fera date.
En 2016, Leonard Cohen va quitter ce monde où il sera passé par tous les stades du succès, des catastrophes sentimentales, des spoliations diverses. Il revient sur sa jeunesse, en 1947, où son chien meurt. Il est à Montréal. Il tape sur sa machine, est toujours cravaté, bien habillé. Il sera écrivain ou rien, achète une guitare. Il a des chansons en lui qui restent coincées dans la guitare. Il persévère, écrit des poèmes. En 1952 il monte un groupe, boit et finit au poste. Il part à Londres en 1959, puis en Grèce, tombe amoureux de Marianne. Il y aura un jour So long Marianne, un chef d’œuvre. Leonard est un séducteur amoureux. A New York en 1966, écrit pour Judy Collins, a une aventure avec Janis Joplin, Nico du Velvet complètement déjantée.
Île de Wight 1970, quel souvenir. On retrouve Cohen trait pour trait dans ce Sur un fil, sous-titre de l’album de Girard. Avec une seule envie vite assouvie, réécouter Leonard Cohen en rédigeant ce texte. Rien de plus à dire. Hallelujah. Le trait est lui aussi parfait. Un beau coup au cœur, rare. Une vie d’enfer, Leonard.
Leonard Cohen, Sur un fil, Casterman, 20 €
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