Le dernier acte d’une saga familiale en Martinique au milieu du XIXe siècle, Les Maîtres des Îles est le récit de vie de Eliza Huc, dont le grand-père est un intraitable raciste. Elle veut désormais avoir le pouvoir sur la plantation de canne à sucre et en faire peut-être autre chose. Mais l’abolition de l’esclavage pourrait être remis en question. Stéphane Piatzszek (La Cour des miracles) au scénario et Gilles Mezzomo au dessin (Le Vétéran) donne à Eliza un rôle de pionnière, féministe, anti-raciste dans un environnement où tout peut basculer à tout moment et reprend la grande histoire de la Martinique.
1848, Papy se bat pour qu’il n’y ait plus d’esclaves en Martinique. Une commission a été nommée en France. Le maire lui propose de rejoindre sa liste comme responsable de la sécurité de la commune. Dans la forêt des esclaves en fuite se réfugient alors que, défiguré, Paul D’Assier rumine sa vengeance contre Eliza qui accouche d’une petite fille dont Papy, mulâtre, est le père. A la plantation Huc, Eliza veut partager le domaine avec ses esclaves qu’elle libère, en accord avec son père mais contre l’avis de son grand-père. Désormais on va faire du rhum et du meilleur. Mais les évènements vont prendre un tournant violent face aux décisions extrêmes des colons blancs.
Un course à la liberté retranscrite fidèlement sur le fond et à laquelle Stéphane Piatzszek a apporté sa part de romanesque avec le destin du personnage hors normes qu’est Eliza, sans concession. Une bonne mise en scène pour des ambiances fortes, d’un combat pour la liberté sans partage. La palette des personnages est bien choisie, comme aussi la pirouette finale. Trois albums qu’il sera bon de relire en intégrale si l’occasion en est donnée, comme on regarde un film d’une seule traite.
Les Maîtres des Îles, Tome 3, Saint-Pierre, Martinique, 1848, Glénat, 14,95 €
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