Des tuniques bleues, grises, des Nordistes et des Sudistes, non ce n’est pas une nouveauté signée Lambil et Cauvin. Avec Ennemis, si le cadre est le même, Kid Toussaint, fan de la guerre de Sécession, a dépassé ce qui avait déjà été fait sur le sujet. Même si l’idée a été utilisée dans d’autres conflits. Des rebelles formés en commando dirigés par Jeb Stuart, attaquent les troupes du Nord et il faut les détruire. Pour y arriver le lieutenant Kane se voit attribuer une poignée de cas douteux et tordus. Mais peut-être efficaces. Au dessin, Tristan Josse rend des planches très enlevées, bien tournées, réalistes et qui jouent aussi avec un petit look caricatural.
Un colosse endormi Noto, un bellâtre, un anarchiste, un roi du couteau, un jeune tambour et le lieutenant Kane n’a pas tiré le gros lot pour mettre fins aux exactions du général Stuart. Qui pendant ce temps met une tripotée à un groupe lancé à sa poursuite et leur emprunte leurs uniformes bleus. D’autant qu’il pourrait bien y avoir un traitre parmi la future patrouille de Kane ce qui enverrait tout ce petit monde à la mort. Lors d’un bivouac les soldats trouvent des sacs de patates qui sont en fait piégées. Au camp, les spéculations sur le traître vont bon train et concernent l’anarchiste Kaverin.
Qui est donc le méchant et pourquoi cette substitution d’uniformes ? Chaque personnage a son passé, son caractère, ses motivations dans ce diptyque qui détonne et séduit. Le fil rouge, ce sont les paris sur qui est le traître. On est très vite dans un drame total dont l’humour initial s’efface. Dessin efficace, scénario finement construit, solution dans le prochain tome.
Ennemis, Tome 1, Noir, Grand Angle, 14,50 €
Articles similaires