Une promenade au pays de l’incontournable, de l’aventure ubuesque, du délire urbain, embarquement immédiat à bord de Magic Bus, chronique savoureuse et mécanique signée par Bercovici et Thiriet. Passagers et conducteurs à casquettes, une peuplade étrange mais qui existe bien quand on s’aventure sur les grands espaces de la capitale ou autres cités. On la trouve exclusivement dans ces longs cigares blancs ou verdâtres qui circulent sur des couloirs protégés.
De la vieille dame acariâtre aux supporters excités, du chauffeur dragueur ou humoriste, de la femme enceinte opportuniste à l’adorateur du portable, le bus offre une synthèse comportementale. On s’y retrouve tous un jour avec nos joies et fantasmes, peines et espoirs. Certes, Bercovici comme avec ses Femmes en blanc pousse le trait sur des textes percutants (délirants ?) de Thiriet. Sauf qu’on y croit à leur cheptel bizarre de caractériels toutes catégories. Presque tout le temps et puis, on rit. Surtout quand on descend à Gambetta souvent.
Et oui. Du vécu ils nous racontent les deux complices. Qui est le plus à plaindre ? Le conducteur ou le passager ? Comme dans un couple ils sont unis pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de Magic Bus, c’est pour le meilleur. Les histoires courtes s’enchaînent en strips nerveux et rigolos. Ah, le pizzaiolo qui ramène du travail à la maison, fallait la trouver. Désormais, quand on va monter dans un bus, on ne va plus se regarder comme avant. Faudra aussi prendre des notes.
Magic Bus, Fluide Glacial, 10,95 €
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