C’est Gilles Chaillet qui a eu l’idée de cette série, de cette saga dont la vedette est Rome, ville éternelle. Rome a toujours été non seulement au cœur de son œuvre mais dans son cœur tout court. Au point qu’il en était devenu l’un des plus grands spécialistes, une connaissance concrétisée par son ouvrage, La Rome des Césars. Mais Rome, cela n’a pas été l’histoire d’un long fleuve tranquille. De sa création à l’antiquité, à l’Empire ou à celle de la toute puissance de l’Église, des Borgia, à celle du fascisme ou plus, proche, des Brigades Rouges, Rome a vécu des hauts et des bas où se sont associés grandeur et horreur, violence et passion. Rome impériale, Rome dominatrice, certes, mais plus belle ville du monde, chaleureuse, folle, où l’Histoire jaillit sous les pas.
Quatre cycles, treize tomes, chaque album de Roma pourra se lire seul, en toute indépendance. La série aura, bien sûr, une suite chronologique. Premier album, Roma, la malédiction. A l’écriture, à partir des bases laissées par Gilles Chaillet, Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard se sont associés. Pour le dessin, ils seront plusieurs à se relayer. Régis Penet ouvre le bal avec maestria, dessin classique, académique au trait efficace. On y verra aussi Christian Gine pour le tome 4, fidèle ami de Gilles Chaillet.
A Troie, on fait la guerre et le siège en 1250 avant JC. Léonidas et Aquilon se défient quand deux jeunes filles se présentent à eux, leur offrant d’accueillir dans la cité une statue miraculeuse, le Palladium, cachée dans un sanctuaire. Troie accepte, les deux guerriers épousent les deux vierges et en ont des enfants sans que pour autant leurs mères vieillissent. Et les ennuis commencent. On sait comment Troie va tomber, trahie, grâce au piège du cheval statufié bourré de guerriers grecs. En prime les enfants des deux femmes se détestent au point que Aquila tue sa cousine Hélène sous le regard d’Énée qui fuira avec elle, plus tard, enceinte de lui. La malédiction plane désormais sur les héritiers de Léonidas et d’Aquilon qui, jeunes, ont le sait alors, on commis le pire des actes, attenter à la vie de Nyx, fille de la déesse de la nuit. Viendront enfin, de la même lignée, les célèbres Romulus et Rémus, fils de la louve. Rome peut commencer son règne quand Romulus installe le palladium dans la cité.
Un cahier historique termine chaque album. C’est Bertrand Lançon, historien et professeur d’Histoire romaine, qui le dirige et le rédige. Il rappelle que le fil d’Ariane de la série est cette fameuse statue, le Palladium, que l’on découvre, maléfique, dans ce premier tome. Guerre de Troie, mythologie, viendront ensuite les grands épisodes historiques de cette saga sans pareille dont on a tous des souvenirs en tête. Deux familles parmi celles qui ont fondées Rome seront les fers de lance des albums futurs, les Aquila nobles intellectuels, et les Leo, conservateurs intransigeants. Rigueur de l’Histoire pour l’histoire, Roma, une série qui fera date
Roma, Tome 1, La malédiction, Glénat, 14,95 €
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