C’est le titre phare de la collection Signé de ce début d’année. Avec Sans Pardon, dans lequel on retrouve la double signature Hermann (Yves. H au scénario), on part pour une poursuite infernale, un western sanglant. Une histoire de famille avec un père et un fils, héros de cette course éperdue et sans issue. Ils vont prendre ensemble la route de l’enfer. Du cousu main dans des paysages et des ambiances dignes de la grande tradition du western façon plutôt Tarantino ou Eastwood que Howard Hawks.
Buck Carter est un tueur. A ses trousses, le Marshall Masterson ne vaut pas mieux que sa proie dont la capture l’obsède. En 1876, au Wyoming, on ne fait pas dans la dentelle. La parole est aux Colt et aux croque-morts. Carter est piégé par Masterson, dans sa ferme avec son fils Jeb et sa femme Elisabeth. Carter les sacrifie pour fuir et sauver sa peau. Pas d’états d’âmes le Buck Carter, une ordure sans scrupules. Jeb, le fiston, un brin demeuré, devient le souffre-douleur et la victime d’un taré, Grant, à qui il va rapidement ouvrir la gorge. Il a de qui tenir le Jeb. On ne plaisante pas chez les Carter. Question d’atavisme peut-être. Jeb laisse derrière lui une trainée sanglante qui va alerter son père. Poussé par un remord subit d’avoir laissé tomber sa progéniture, Carter suit Jeb à la trace pour tenter de le protéger. Le Marshall Masterson aussi poursuit Jeb et va s’en servir comme appât pour faire d’une pierre deux coups.
Impitoyable, une chevauchée sauvage, Sans Pardon s’inscrit sans difficulté dans l’épopée westernienne la plus classique. Tout en atteignant un paroxysme de violence, les Hermann ont voulu rendre un hommage au genre, à leur façon, pas de gentil dans le casting contrairement au Comanche d’autrefois. Des brutes et des truands, à bout de souffle. Les lumières apportées par Hermann à son superbe dessin sont éclatantes sur un cadrage toujours génial.
Sans Pardon, Le Lombard Signé, 14,45 €
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