Du beau monde au générique, cette super-production en technicolor a de que quoi faire rêver. Bilal, Mézières, Fred, Boucq, Gir, Greg, Druillet, le tout dans le désordre et avec des histoires courtes que l’on redécouvrent comme autant de compagnes de route, toujours aussi sympas et pimpantes, sans qu’elles n’aient pris une ride.
En ce début des années soixante-dix, tout va encore à peu près bien. Certes on se paye un choc pétrolier, Giscard s’invite à dîner dans les HLM et renverse les poubelles en rentrant à l’Élysée. Les Américain se font virer du Vietnam et Saigon tombe. On a du boulot et le soleil brille. Chirac fume des Américaines. Un certain Jean-Claude Denis signe dans Pilote, un hebdo devenu plus adulte qu’ado. Denis à la campagne avec un couple dont la femme passe sa vie les fesses à l’air. 68 pas loin encore. Bilal explore un drame colonial avec rebellion et un prince qui a du Giscard dans le look. Ou une Ultime négociation fatale à Kissinger. F’Murr réinvente Calamity Jane et puis il y a Lauzier. Jamais personne n’a a décrit cette époque comme lui. Opération Eros donne à un couple l’occasion de s’envoyer en l’air au sens propre du terme.
Il y en a pour tous les goûts. Il faut piocher au hasard dans cet épais recueil, tomber sur un Mézières qui raconte son Amérique à lui. F’Murr, encore, dessine Porco Balese, tout un programme avec Fitzpoutine. Un Gibrat pour la route avec Le Pic du Ruby, que la montagne et les alpinistes sont belles. Humour noir. Et joie de vivre, de lire ces trésors qui font un superbe cadeau de Noël pour jeune sexagénaire. Pour les autres aussi.
Les Plus belles histoires de Pilote, Tome 3, 1975-1979, Dargaud, 24,95 €
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