Humour décalé, nonsense à l’anglaise, Charlie Poppins ose tout. Enfin presque tout car ce saltimbanque manie dérision et piques avec toujours le ton qu’il faut. Son Strict Maximum a un côté vintage dans le graphisme que dément le propos. Dessins uniques où tout est dit, Charlie Poppins n’ouvre pas son parapluie contrairement à Mary qui cherche ses clés dans son sac magique. Il regarde le monde qui l’entoure, en cueille les fruits les plus acides ou drôles, absurdes. Ses abeilles vont acheter du pollen, ses escargots découvrent qu’ils ont des jambes sous leur ventre.
Poppins lance un clin d’œil à Hergé qui a huit ans ne lisait pas Tintin. Enfin la vérité. Roger a du mal à annoncer à sa famille qu’il a été viré et se sert de Monsieur Chaussette. Des scènes de vie qui se dégustent et se savourent une à une, en douceur ou en riant, ému parfois. L’homme invisible insomniaque qui voit, mais c’est évident, en permanence à travers se paupières. Il y en a comme ça plus de 120 pages. Même pas besoin de les lire dans l’ordre. On ouvre au hasard, on repart en arrière et on en saute, plus que des gags, Charlie Poppins délire en toute liberté, sérieux comme un Pape. Il touche à tout du bout de son humour. Du grand art que cet album à l’italienne à offrir aux moroses ou aux pragmatiques tristounets pour Noël.
Le Strict Maximum, Dargaud, 17,95 €
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