On mourrait jeune dans les années 30 quand on était un blues man noir de surcroit. Robert Johnson reste pour tous les connaisseurs l’un des musiciens mythiques du genre, mort à 27 ans empoisonné. Mezzo et Jean-Michel Dupont lui consacrent un album soigné, graphique, au style épuré qui rappelle pourtant le temps des gravures sur bois. Et reviennent aussi sur la ségrégation aux USA.
1911 à 1938, une vie en coup de feu, une vie que Robert Johnson brulera par tous les bouts. Certes sa jeunesse n’a pas été l’occasion de se forger un caractère, balloté d’une mère qui s’en ira à un père absent pour finir adopté. La guitare lui apporte ses seules joies et il est doué. Il prend la route et commence à jouer où il peut. Il rate un retour à l’ordre en perdant sa femme et sa fille. Paumé, Robert Johnson noie son chagrin dans l’alcool. Guitariste du diable comme il le prétend, Johnson se produit dans tous les bouges. A Jackson, il rencontre un producteur qui va l’enregistrer. Ses disques deviennent des tubes et il part dans le Nord. Mais cela ne durera pas. La fin sera pathétique.
Les Stones, Dylan, Clapton, tous ont reconnu l’influence incontournable de Robert Johnson. Ils reprendront entre autres Love in vain, le morceau de Johnson qui donne son titre à l’album. On trouve à la fin des textes de chansons de Johnson. Mezzo et Dupont lui rendent un bel hommage qui donne envie de retrouver sa musique, celle d’un homme complètement désorienté mais génial.
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