Un journal de bord, précis,clair et vivant, poétique aussi, Didier Tronchet a vécu trois ans à Quito, en Équateur. En famille avec sa compagne et son fils. Il en a rapporté Les Vertiges de Quito, des chroniques au quotidien, du quotidien, en dessins. C’est Patrick de Saint-Exupéry qui signe la préface, créateur avec Beccaria de XXI, la plus belle réussite de presse papier intelligente de ces dernières années, un magazine dans lequel Didier Tronchet a publié ces chroniques.
Et puis d’abord où est l’Équateur ? Tronchet l’explique car pas vraiment nombreux ceux qui situent ce petit état d’Amérique latine. Sauf que bon, équateur c’est la moitié du, monde, en gros. Quito, c’est haut, 2800 mètres, à déconseiller aux cardiaques. et c’est au bord du vide, comme il dit Tronchet, la rue où il habite. Il y a des amis, des relations, une vie assez sympa. Et de temps en temps les cercueils du cimetière qui passent dans la rue.
On passe à la Semaine Sainte, à l’espagnole avec cagoules comme à Perpignan et, ensuite, au voyage dans la jungle avec l’ambassadeur. Passage épique avec retour en arrière. Et Anne qui parle le quechua des Indiens de la Selva. Une belle expérience, subtile, décapante. Les chapitres s’enchaînent avec un passage vers un lac salé digne du Salaire de la Peur, le film avec Montand et de la nitroglycérine. Clin d’œil. Le retour enfin qui n’a pas du être simple, revenir en France, et des photos souriantes de la famille pour finir l’album.
On est avec Didier Tronchet à Quito. Vision lucide et optimiste malgré la force des contrastes. Plus qu’un reportage, Tronchet raconte la vie, la sienne aussi, avec talent et franchise, pudeur et amour. Un beau voyage qu’il faut refaire avec lui.
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