On l’attendait ce dernier tome. La fin du cycle de Cyann était programmée par François Bourgeon. Incontournable comme on dit cet ultime épisode dans lequel Bourgeon referme définitivement, semble-t-il, l’épopée de la très belle et capricieuse fille d’Olh. Les Aubes douces d’Aldalaraan apportent des réponses mais demandent de bien avoir en tête les précédents albums, de les relire même, par plaisir avant tout. L’espace temps peut créer parfois des interférences qu’il faut éviter.
Elle a pris du plomb dans la tête, Cyann. Elle est stupide et bouleversante comme le lui dit son ennemi Bolgome. Généreuse, Cyann qui a passé sa vie à tenter de sauver les autres, traumatisée par la morte de sa sœur, poursuivie par le Grand Orbe, elle veut se venger de Akhmar. Bolgome, un gentil finalement et un brin romantique, lui offre une porte de sortie et résout par le vide ses problèmes. A Cyann de choisir sa vie future sauf qu’elle ne peut plus emprunter les Portes du temps. C’est sur le treizième monde, sur Aldalarann qu’elle échoue avec l’aide du Wékan. Une nouvelle aventure sur une planète où la solidarité seule permet de survivre ainsi que de bizarres animaux que les humains adoptent jeunes, les trotiles. Cyann reconstitue le puzzle de sa vie, trouvent des liens entre tous ceux qui ont marqué ces années d’errance et de combat. La dernière réponse sera une forme d’énigme dont seul le Vê peut lui donner la clé, à elle Cyann qui porte désormais la vie en elle et mérite la paix.
Vingt ans de bonheur, vingt ans de vie commune finalement avec Bourgeon et Cyann, cela fait du temps passé ensemble. La sale gosse qui était pourtant dès le départ émouvante a muri. Sans prendre de rides, veinarde mais c’est bien pour un personnage qui a accompagne les rêves. Elle a bien gagné de vivre sa vie, sans témoins, sans le merveilleux crayon de Bourgeon qui lui a donné toutes les expressions possibles, joie, tristesse, souffrance, peur et beauté bien sûr. Il va falloir réaliser que Cyann c’est fini, que Bourgeon, on le souhaite, va se lancer avec Lacroix sur d’autres pistes aussi belles et fécondes. Mais Cyann restera dans nos mémoire et sur les pages sublimes des six tomes qui composent son cycle.
Le Cycle de Cyann, Tome 6, Les Aubes douces d’Aldalarann, Delcourt, 15,95 €
A quand une adaptation cinema….