Des souvenirs, ceux qui reviennent, ceux que l’on oublie définitivement, un plongeon vars le néant, irréversible, Florent est atteint par la maladie d’Alzheimer. Il tente par tous les moyens de revenir sur sa vie, sur celle de sa fille, avec l’aide de ses rares souvenirs, Ceux qui me restent. Damien Marie et Laurent Bonneau ont écrit un voyage tendre et subtil, émouvant et violent aussi, au delà de l’amour.
Sa femme est morte quand sa fille Lilie était petite. Sur le ferry, Florent au retour d’Angleterre, quelques années plus tard, ne retrouve plus sa fille âgée de cinq ans. Elle a disparu. A soixante-dix ans, Florent la cherche toujours alors que Lilie vient le voir dans la maison de santé où il est soignée pour sa perte progressive de mémoire. Florent s’échappe, part à la recherche de Lilie, enfermé dans ses souvenirs de jeunesse, terrifié par la fois où enfant il l’avait perdue. La mère Florent s’est suicidée. Lilie a quitté son père. Mais maintenant, à l’approche d’un dernier départ, il faut qu’ils se retrouvent.
Une histoire très prenante, et surtout pleine de vie malgré le poids et la difficulté de rendre compte de la détresse de l’oubli, de cette mémoire qui s’efface et s’enfonce dans le passé. Florent et sa fille font la paix. C’est peut-être la maladie qui les aide. Damien Marie a écrit et Laurent Bonneau a mis en images leur fuite, avec des codes couleur qui posent des jalons. Pas évident mais très réussie ce voyage si personnel, si humain dans le temps qui se conclue dans un présent partagé et redevenu serein.
Ceux qui me restent, Grand Angle, Bamboo, 21,90 €
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