C’est l’une des meilleures séries du moment. L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu (Delcourt) en est à son troisième opus avec Wilfrid Lupano au scénario et Paul Salomone au dessin. Paul Salomone était à Sète à BD Plage. Le Gardois d’adoption est revenu sur cette série et son travail pour Ligne Claire. Propos recueillis par J-L. TRUC.
Vous avez-dit western ?
Ce qui est curieux c’est que je ne suis pas un fan de western. J’aime le genre mais sans être un inconditionnel. Donc cette série n’a pas été un prétexte. Le scénario de Wilfrid Lupano proposait cette époque, ce cadre mais c’est l’histoire que j’ai aimée, le problème du port libre d’une arme à feu aux USA cautionné par un amendement de la constitution américaine.
Culte des armes et amendement ?
Les problèmes posés ne sont pas toujours reliés par les médias français. A moins qu’il y ait un énorme dérapage dans un fait-divers. Aux États-Unis, le culte des armes, la propagande pour la vente des armes, c’est aussi la réalité d’aujourd’hui et la toile de fond de notre série car les fameuses lettres que tout le monde s’arrachent pourraient remettre en question l’amendement.
Problème indien ?
On a aussi montré même si ce n’est pas une fin en soit, le décalage qu’il y a entre l’image cinématographique donnée sur le racisme, le problème indien et la réalité. Dans le tome 3 on voit comment sont traités les jeunes Indiennes, la volonté d’assimilation totale et la négation de leur culture en particulier par l’Église à l’époque.
Un vrai duo avec Lupano
Depuis le tome 1 il y a une évolution entre autre dans les paysages ou les personnages. Au départ notre collaboration a été proposée par l’éditeur Delcourt. On est sur quatre albums. On forme un vrai duo avec Wilfrid Lupano. Chaque album m’apporte plus d’aisance. Je m’éclate à faire évoluer les personnages, à dynamiser par le dessin. Il sont tous très hauts en couleur.
Une fin claire et intelligible mais pas de suite
En fait tout est possible. C’est une sorte d’uchronie. La fin dans le tome 4 sera claire, intelligible, étonnante, croyez-moi, et il n’y a aucune piste ouverte pour une suite. Je suis le premier lecteur car Lupano me donne la totalité du scénario par album. On peut débattre, échanger nos impressions sur le texte ou le dessin, discuter. J’y ai mis beaucoup de moi-même. Je suis très libre. Wilfrid me laisse le champ libre sur les cadrages, les plans, le casting.
Et après ?
Vraisemblablement une autre collaboration avec Wilfrid. Mais nous sommes aujourd’hui en plein tome 4.
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