Sidonie Farjon écrit de belles histoires, celles qu’elle imaginait pour ses enfants petits. Avec l’Aéroclub des Colibris (Paquet) la Montpelliéraine a donné vie à une escadrille de gentils « coucous », de drôles d’avions dont le petit Oscar est le héros. Sidonie Farjon revient avec Ligne Claire sur son atypique parcours de scénariste.
Sidonie Farjon vous avez une double vie ?
Effectivement. Je suis rédactrice pour des agences de communication, des associations dont un réseau de business angels mais aussi scénariste de BD. J’ai très longtemps gardé pour moi les histoires que je racontais à mes enfants. Je n’avais ni dessinateur, ni éditeur.
Comment avez-vous plongé dans le monde de la BD jeunesse ?
Par hasard, en rencontrant l’éditeur Pierre Paquet. Il faut dire que la BD est une passion pour moi. Je lui ai dit que j’avais des histoires et lui voulait étoffer son offre éditoriale avec une collection pour enfants qui soit aussi à thème aéronautique. D’où L’Aéroclub des Colibris.
Vous avez ensuite rencontré Jean Barbaud, dessinateur de votre série.
Oui. On a échangé par mails et on s’est rencontré enfin au meeting de La Ferté Allais. On a sorti ce premier tome qui sera, on l’espère, suivi par d’autres.
Pas commun pour une scénariste d’écrire sur le monde de l’aviation.
J’ai toujours été une lectrice de Buck Danny, Tanguy et Laverdure, et puis mes enfants étaient fous d’aviation. J’ai un fils qui a passé très jeune son brevet de pilote. Il m’a beaucoup inspiré en fait pour Oscar et les Colibris. Oscar était l’un des héros que j’avais inventé pour eux petits. Mais, moi, j’ai toujours gardé mes deux pieds collés sur la terre ferme. J’ai trouvé que l’alphabet aéronautique était sympa pour donner des noms à mes Colibris. Tous les personnages d’Oscar auront leur importance dont les avions « féminins » bien sûr.
Comment avez-vous travaillé avec Jean Barbaud ?
J’ai rédigé le scénario et je lui ai envoyé. Il s’est inspiré d’avions connus, Mustang, Sikorsky ou autre, il les a transformé pour leur donner un petit look très vivant. On voulait que les parents fans d’aviation puissent transmettre leur passion à leurs enfants mais que tous les lecteurs prennent plaisir aussi à cette lecture. Il fallait que les enfants puissent s’approprier l’histoire que les parents leur lisent pour la relire seuls. Dans le prochain Oscar fera sa première navigation en solo.
Vous avez d’autres projets ?
Oui, l’histoire d’un petit garçon qui répare les étoiles dans le ciel. Et aussi le scénario d’un dessin animé, Le Serment d’Hippocrate. Est-ce que le hasard a toujours sa part dans les rencontres ? Imaginez des personnages que rien ne prédisposait à voir leurs routes se croiser. Il y aura Victoria et Théo, deux adolescents gâtés par la vie jusqu’au jour où, impitoyable, la maladie vient leur ravir leur mère. C’est le début du naufrage. Leur père, chirurgien de renom ne parvient pas à surmonter cette disparition dont il se sent responsable. Tout part alors à la dérive. Avec eux, Hippocrate qui, lui, ne connaît du vaste monde que l’espace limité de l’enclos dans lequel il vit depuis sa naissance. Chien cobaye dans un laboratoire de recherche, son instinct lui dit que la vie c’est autre chose. Enfin pour Marguerite et Albert, changer d’existence c’est une question de vie ou de mort. Pourquoi ? Comment ces destins si différents finiront-ils par se rejoindre ? C’est tout l’objet du Serment d’Hippocrate. Je n’ai pas encore trouvé à qui envoyer ce projet qui me fait rêver.
Belle histoire pleine d’espoir et d’aventures. Pour Oscar, il y a un petit air de Planes.
Je ne me suis pas du tout inspiré des films que je n’ai même pas vu. Cela dit je reste une fan de Pixar et de Disney mais des grands classiques, Le Livre de la Jungle, Robin des Bois.
Côté BD vous êtes passionnée et une lectrice assidue ?
Effectivement mais assez classique, Michel Vaillant, Spirou, Astérix, Yoko Tsuno, Corto Maltese. Graphiquement je suis plus proche de celui d’Hergé. J’aime aussi l’Histoire de France, celle du XVIIIe et du XIXe siècle. On a une chance formidable d’avoir dans notre pays une Histoire si riche. Pour mes scénarios je ne m’interdis rien. Reste à avoir du temps et des opportunités d’édition.
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