Il est l’un des auteurs les plus sincères, authentiques et attachants du monde de la BD. Son ancrage régional en Languedoc permet de le rencontrer souvent d’un festival à l’autre. L’auteur de Pacush Blues, impossible univers de rats dans tous leurs états, c’est bien sûr Ptiluc. Cette fois ce grand voyageur s’offre à travers ses carnets de routes de 1997 à 2011 à cheval sur sa moto le long des pistes africaines une chronique plus qu’amère avec pour thème l’humanitaire, ses rites et ses idées parfois toutes faites mais dont les acteurs méritent (aussi) le respect.
Trois humanitaires dont un jeune femme tombent en panne et sont récupérés par une poignée d’enfants soldats. sur une piste sans fin au fond de la brousse. Début de la galère, demande de cadeaux qui entretiennent l’amitié de préférence sous forme de dollars. A moins que la jeune femme fasse un geste. Leur chauffeur prend une rafale, y’a plus d’enfants qui embarquent le trio histoire de négocier une rançon. Au village ils vont trouver un révérend prophète qui a un joli harem et équipent ses petits chérubins de Kalachnikov. Va falloir agir vite si ils veulent s’en tirer les French doctors.
Que des scènes de vie en humour noir mais dessinées en couleur. Ptiluc les balade ses trois zozos avec en arrière la course à l’info des médias, les Américains qui débarquent et les trous paumés qui ressemblent au Far West en pire. On y ajoute les Nations Unies, des émissions forums où on se flingue et on se dit que l’Afrique n’est par prête de sortir de l’auberge. Et que malheureusement la plupart des gens s’en moquent complètement. Une excellente démonstration de Ptiluc qui avait publié Jeux sans frontière sur le net avant qu’il ne le soit version papier par Paquet.
Jeux sans frontière, Paquet, 10,50 €
Articles similaires