Les Mystères de la République poursuivent leur chronique amère d’évènements dont on ne peut être fier. Philippe Richelle et François Ravard reviennent sur le 20 octobre 1961 à Paris, une manifestation de soutien au FLN en pleine guerre d’Algérie qui tournera au massacre. Le commissaire Verne va enquêter sur la mort d’un épicier algérien. Mais rien n’est simple quand on touche à la politique.
Octobre 1961, Mohamed Mansouri est abattu dans une ruelle. Le commissaire hérite de l’enquête et se souvient que trois semaines plus tôt un couvre-feu pour les Algériens a été ordonne sur Paris. Mansouri le regrettait. Les ratonnades se multiplient à Paris. Des policiers sont aussi abattus. Les règlements de comptes et les manifestations organisées par le FLN ont créé un climat où tout peut arriver. Le commissaire Verne se souvient de son enfance en Algérie. Il décide qu’il ira jusqu’au bout pour retrouver le meurtrier de Mansouri, aidé par ses adjoints qui ne sont pas obligatoirement d’accord politiquement mais pour qui la vérité est la priorité.
Richelle a su maîtriser son sujet, difficile car encore sensible. Qui étaient les gentils ou les méchants à cette époque ? Richelle montre toute l’ambiguïté de la lutte politique dans le cadre de la décolonisation sur fond raciste. L’action du FLN est tout autant mise en relief. Les réseaux implantés en France n’étaient pas tendres. Manipulations et guerre psychologique, la France était au bord de la guerre civile. Le dessin de Ravard a toujours ce relief saisissant qui colle à l’époque et au ton de Richelle. Le côté polar est bien mené avec rebondissements à la clé toujours sur fond de grande Histoire.
Les Mystères de la 5e République, Tome 2, Octobre Noir, Glénat, 14,50 €
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