Une fuite encore dans la lignée de Lulu femme nue mais bien avant. Cette fois Étienne Davodeau rassemble trois paumés, trois destins que le hasard fait se croiser. Le Constat est une balade mouvementée d’un grand-père qui en marre de sa maison de retraite, d’un jeunot qui est dans les ennuis et d’une jeune femme qui fait du stop sans savoir dans quelle galère elle s’embarque. Du cousu main à la fois tendre et nerveux.
Vincent a une caisse pourri et des tueurs aux fesses. Ingénieur au chômage, il a piqué un sac dans lequel il y a de drôles de choses du style atomique et irradiant. Abel, un vieux monsieur, survivant des camps, se fait la malle de sa maison de retraite, histoire de voir si il ne lui reste pas de la famille encore en vie. Une façon de ne pas se laisser mourir. Il va aider Vincent à condition qu’il le prenne avec lui. Arrive enfin Rose en rade au bord de route sous la pluie. Un joli trio désormais unis pour le pire et un peu le meilleur sur la route de ce qui ne pas être des vacances. Il va y avoir des rencontres, des coups tordus et un Vincent que sa petite amie a pris pour un guignol. Et au bout du chemin cela risque de ne pas être la mer et le sable chaud.
Étienne Davodeau a bien construit son récit à la fois polar et drame humain. On le retrouve totalement dans Le Constat qui a paru pour la première fois en 1996. Son trio improbable a du charme et du caractère. Son dessin n’a pas vieilli, égal à son style clair, rond et expressif.
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