En traitant de la Guerre de 14 entre Autriche et Italie sur le front des Alpes, Robbie Morrison et Charlie Adlard abordent un sujet peu connu et encore moins traité en BD. Certes, le centenaire du début du premier conflit mondial est d’actualité mais avec La Mort Blanche (Delcourt) on est encore plus horrifié par les conditions inhumaines de cette confrontation sans pitié dans le neige et les glaces des Alpes. Cette réédition montre tout le talent d’Adlard.
Dans le Trentin en 1916, à 2700 mètres d’altitude, Pietro rejoint l’armée italienne après avoir été enrôlé dans les troupes autrichiennes. Une simple question de province annexée mais cela suffira pour qu’il soit pris en grippe par un lieutenant pas avare du sang de ses hommes. Dans ces tranchées des sommets, entourées de glace se joue une guerre encore plus terrible peut-être que dans celles de France. Le froid, la neige, l’altitude, c’est l’enfer pour Pietro et ses copains comme pour les soldats autrichiens en face d’eux. Pietro est un montagnard auquel son père appris tous les dangers des montagnes, des avalanches qu’il va déclencher pour écraser l’ennemi. C’est la mort blanche que Pietro utilise bientôt suivi par les Autrichiens. Mais son ennemi personnel, son lieutenant, est encore plus dangereux que les avalanches.
Avec un dessin en noir et blanc parfois saupoudré d’aplats, La Mort Blanche est un univers de souffrances qui prend à la gorge. Il n’y aucun répit pour ses hommes dont les corps congelés peuvent servir parfois de parapet aux tranchées. Charlie Adlard montre une fois encore toute sa maîtrise des situations d’exception et violentes que ce soit physiques ou psychologiques comme dans Walking Dead bien sûr. Impressionnant.
La Mort Blanche, chronique de la Der des Ders, Delcourt, 14,95 €
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