En ce 8 mai, voici un titre indispensable. C’est une page mal connue de l’histoire de la Résistance. Si l’on sait vaguement ce qu’est l’Affiche Rouge sur laquelle les Allemands et Vichy ont montré les visages des résistants qu’ils avaient fusillés dont celui de Manouchian chef de réseau, on se souvient peu que ces hommes et ces femmes étaient souvent d’origine étrangères ou de confession juive, communistes et appartenant à la MOI/FTP, la main d’œuvre immigrée des Francs Tireurs Partisans, mouvement de résistance communiste. Il sont mort pour la France et la liberté alors que rien si ce n’est leur courage et leur patriotisme ne les obligeait à combattre. Vivre à en mourir reprend le parcours de l’un d’entre eux, Marcel Rayman qui sera fusillé le 21 février 1944.
Au départ Marcel Rayman est un pacifiste. Il est juif et déjà des bruits courent sur leur sort dans les pays de l’est sous domination allemande. Les Rayman sont d’origine polonaise et quand le Reich attaque l’URSS en 1941 le Parti Communiste passe dans la Résistance. Le père de Marcel est arrêté par la police française. Les rafles commencent. Marcel veut se battre et rentre dans la clandestinité. Vichy impose le port de l’étoile. La rafle du Veld’Hiv arrive et Marcel passe à l’action violente. Un général SS est abattu. C’est la trahison qui viendra à bout de la MOI/FTP malgré un policier qui préviendra la famille de Marcel Rayman. Le réseau sera démantelé mais l’Affiche Rouge restera un symbole de la répression nazie.
A une époque où la mémoire fait parfois cruellement défaut et ou les extrêmes reprennent vie, le livre de Jeanne Puchol au dessin très clair et Laurent Galandon au scénario est utile, vital. Il serait dommage de se plonger dans cet remarquable travail sans en peser tout le poids historique, toute l’authenticité d’une époque ou grâce à des Marcel Rayman la France a pu relever la tête et éviter le pire.
Vivre à en mourir, Le Lombard, 17,95 €
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