Rosie a 13 ans. Sa mère a fait sa valise. Son père, du style très occupé dans la vie, va faire comme il peut pour à la fois gérer son chagrin et sa fille. Complètement larguée, Rosie se paye un petit voyage en enfer, à savoir sur Le Muret, dans le monde des grands dont elle ne maîtrise pas les règles.
Avec Nath, sa meilleure amie, Rosie réussit à peu près à survivre après le départ de sa mère qui a largué son père. Plus de discipline, un accès direct à cet alcool qui va bientôt la prendre dans ses griffes, Rosie est seule, paumée et a peur. Sur le muret où elle aime se percher Rosier va rencontrer Jo, un jeune type qui va, sans le vouloir vraiment, la mettre en danger. Finie l’école, Rosie imite la signature de sa mère pour se faire des mots d’excuse. Elle commence à boire de plus en plus, passe au shit, et finira par sniffer. Malgré l’aide de Jeanne et l’abandon de Nath dont les parents ne veulent plus qu’elle la voit, Rosie survit tant bien que mal. Elle se dit une mauvaise fille, se sait en danger mais est amoureuse de Jo. Le drame approche et marquera sa vie à jamais.
Le passage contraint et forcé de l’adolescence à l’âge adulte, Rosie le vit dans les pires conditions dans ce roman graphique signé par Céline Fraipont et Pierre Bailly au dessin. Céline Fraipont a su avec beaucoup de tendresse, sans excès, donner vie à Rosie, personnage à la dérive, agaçant aussi mais bourré d’amour et qui ne sait plus qui en faire profiter. Bailly, avec un noir et blanc sobre, des aplats, des ombres qui accentuent le doute et le malaise de Rosie, a su tirer le maximum du récit. Au total, une œuvre attachante, qui dérange, interpelle car authentique et vraie.
Le Muret, Casterman Écritures, 17 €
Articles similaires