Il était sans égal et personne ne pouvait le remplacer. Il est parti trop tôt comme on dit, un mauvais jour de 1983. En lui consacrant un superbe bouquin (Glénat) dont son nom est le seul titre, Jean-Marc Parisis a remis en lumière par ses écrits le diabolique talent de Reiser et offre une biographie illustrée très complète un feu d’artifice d’humour qui fera très bien au pied du sapin de Noël.
Il a eu une enfance tordue. Né en 1941, Reiser était surnommé le fils de Boche. Ce qui veut tout dire dans les années de l’après-guerre. Il va bouffer de la viande enragée jusqu’à sa rencontre avec un certain Cavanna et avec Choron. Ses débuts ne seront pas flamboyants. Mais rapidement Reiser assure son style dans Hara Kiri. Ses Unes « déchirent ». Ses personnages sont crades, méchants et souvent cons. Des tranches de vie à La Reiser, l’œil vachard, et le slip qui baille dans Gros dégueulasse. Avec Reiser il n’y a pas de limites, de politiquement correct. Il est libre, Max. Il souffrirait aujourd’hui et il manque beaucoup au décor morose des années 2000. Incontrôlable Reiser.
Parisis, biographe de Reiser, illustre finalement ses textes par les planches et dessins d’un homme dont on comprend mieux les réactions parfois violentes, son humour noir et acide. Reiser désabusé ? Peut-être parce qu’il était lucide et fin connaisseur de la nature humaine. La Vie au grand air, Les Copines, un petit faible pour Vive les Femmes, ce Reiser est un gros beau bouquin bourré d’inédits qui redonne le moral.
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