Ils ont osé toucher au mythe. Revisiter Robin des Bois, c’est un coup à ce qu’Errol Flynn viennent leur tirer les orteils dans leur sommeil coupable, que Disney l’accompagne en compagnie de Tuck, Petit Jean et Will Scarlett. Bon, cela dit il y a la manière, on le reconnait. Dans Nottingham, Vincent Brugeas (Ira Dei, Conan, The Regiment) retrouve Emmanuel Herzet avec lequel il avait signé La Cagoule. On dira avec un humour décalé que côté couvre-chef il y a un lien avec Robin. Mais bon rebattre les cartes et transformer le Shérif en Robin potentiel, car oui c’est ce qu’ils ont osé, il y a de quoi avoir des angoisses existentielles. Et bien non, car ce Nottingham sort avec brio, une pointe d’humour, action, psychologie, des traces toutes faites de ce qu’aurait pu être une énième version des aventures du prince de Sherwood. Lady Marianne mène la danse, la belle saxonne, à tous les niveaux. Au dessin Benoît Dellac (Sonora, Serpent Dieu) a su, de crayon de maître, créer des ambiances dignes du Robin de Ridley Scott, le plus proche cinématographiquement de ce Nottingham qui sera en trois albums. Nous publierons bientôt l’interview de Dellac. Mais avant la sortie de l’album, en collaboration avec les Éditions du Lombard voici un preview des premières planches de l’album.
On sait que Richard Cœur de Lion s’est fait piquer au retour de Croisades par Léopold, un seigneur alémanique. Mort ou vivant le Richard, c’est la question car Jean Sans Terre, son frère se verrait bien à sa place, ou au minimum régent d’Angleterre. Donc il faut qu’on croit Richard mort. A Sherwood, dans la forêt bien connue, un inconnu, lui, affronte la bande des sept voleurs de Scarlett, vieille sorcière maligne comme un singe. C’est Lady Marianne, petite châtelaine saxonne qui a présenté son champion pour qu’ensemble, si il réussit l’épreuve, ils puissent aller voler le trésor amassé par un des percepteurs de Jean Sans Terre, Hugues de Morville qui vient récupérer les fonds amassés par le Shérif du coin. Mais quel lien y-a-t-il entre Marianne, le Shérif et le cagoulard ? Quelle est son identité ?
Pas de mystère sur le sujet car dès le départ on sait que le justicier à capuche, c’est le Shérif de Nottingham que Marianne a un peu abimé, sauvé et mis sans son lit. Sauf que William, c’est lui le Shérif, est Normand mais honnête, défenseur des pauvres. Piquer le trésor c’est aussi avoir de l’argent pour payer une rançon si Richard n’est pas mort, virer le Jeannot du pouvoir. A partir de là, il va se passer plein de choses pour le moins violentes. Une belle galerie de personnages hormis la Scarlett comme le fidèle compagnon du Shérif, Oddard, des décors, des combats dans la sombre forêt ou dans le fief de Marianne. On s’attend à des surprises bien sûr. Le dessin de Dellac est parfait, puissant tout en soulevant émotion, colère ou tendresse. Une série qui pour une fois sort des rails du convenu. Et on y croit à ce Shérif hors-la-loi, digne émule aussi d’un Zorro moyenâgeux.
Nottingham, Tome 1, La rançon du roi, Le Lombard, 14,75 €
Articles similaires