Juanjo Guarnido était à Montpellier à la librairie Azimuts. Une rencontre en direct avant la dédicace avec Ligne Claire. Guarnido parle d’Amarillo, le tome 5 de Blacksad chez Dargaud, de ses projets dont un court-métrage d’animation et du prochain Blacksad. Et de son envie de changer d’air, quitter Paris. Pour Montpellier ? Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC
Avec Amarillo, nom d’une charmante bourgade du Texas, Blacksad a changé d’horizon et semble avoir envie d’un peu de paix.
Il est un peu perdu Blacksad au début de cette aventure, déboussolé. Il est fatigué de mener une vie hasardeuse. Ce tome 5 est plus solaire mais il n’est pas plus léger que les autres. Il y a deux meurtres en dix pages.
C’est vrai que la dramaturgie monte en puissance au fil des pages et très vite.
C’est un polar en bonne et due forme. Quoiqu’en disent certains. Le contexte lui est hors ville. En plus cela a été pour moi une vraie bouffée d’oxygène que de mettre Blacksad avec Diaz Canales, le scénariste, sur la route. Je changeais de décors, le côté graphique évoluait.
Autre point important, on en sait un peu plus sur la famille de Blacksad.
Oui, il a une sœur, un neveu. On y va par petites touches sur sa famille. On sait qu’il a eu une enfance difficile, qu’il est venu en Europe pendant la guerre. On se plait avec Blacksad de ne rien s’interdire en général.
Le personnage autour duquel tourne l’action, c’est un écrivain, Chad.
Il est le moteur, le déclencheur de l’action. Chad a écrit un roman et il est prêt à tuer pour qu’il soit publié. Il est sincère, radical. Chad doit essayer d’échapper à la fatalité qui pèse sur lui. Au lecteur de voir si il peut y arriver.
On s’attache aux personnages ? Comment les mettez-vous au point avec Canales ? Vous avez aussi toujours de très belles héroïnes.
Oui. Pas facile de s’en séparer. Mais il le faut parfois comme dans Amarillo. Le choix c’est Canales qui le fait dans le scénario. Il écrit le nom de l’animal. On peut faire des choix ensuite, changer des points du scénario. Au départ il me propose un synopsis et on peaufine. Puis il me donne la première version. Au départ il ne faut pas oublier que Blacksad est un projet original de polar animalier de Diaz. Et rien à voir avec Disney même si je travaillais dans leurs studios à Montreuil. Les femmes apportent beaucoup à l’histoire que ce soit par leur beauté, leur caractère.
Vous nous avez dit que, après Amarillo, Blacksad aurait une aventure en deux tomes. Mais aujourd’hui votre priorité c’est un dessin animé?
Exact pour les deux questions. Un diptyque avec un retour aux sources au polar urbain pour Blacksad. Mais rien de plus à en dire. Pour le dessin animé ce sera un court-métrage qui n’aura rien à voir avec Blacksad. Il sera réalisé en France et devrait sortir l’été prochain, un mélange de 2D et 3D. Je pense que ce sera une grosse surprise.
Dessin animé mais aussi un one-shot réaliste car vous aimez toucher à tous les genres ?
Avec un scénariste très connu mais secret pour l’instant. L’histoire se passera au XVIIe siècle, une fiction en couleur directe qui mêlera humour et action. J’ai toujours en projet l’illustration d’un livre pour enfants que je vais essayer de caler au milieu de tout cela. Et plus tard, je vous l’avais dit, adapter un roman célèbre. Mais quand ?
Vous avez toujours dessiné n’est-ce pas ? Et vous êtes un travailleur infatigable.
Aussi loin que je me souvienne. Enfant je faisais des histoires courtes dont même une version des Trois Petits cochons. Je suis nourri du mélange des dessins animés que j’ai vu, des comics et de la BD franco-belge que j’ai lue, du story-board. Côté boulot, j’ai voyagé dernièrement, donné de conférences au Japon. Je suis allé au Canada, en Suède. J’ai aussi envie de déménager, quitter Paris. Montpellier c’est pas mal, non ? A voir.
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