Instinctivement on pense à Little Nemo en parcourant les premières pages de Tout ce qu’il reste de nous. Graphiquement mais aussi parce qu’on passe dans un monde parallèle non pas par le rêve endormi mais en fermant les yeux en haut d’un escalier magique. Ce qui finalement se rejoint. Rosemary Valero-O’Connell signe un ouvrage enchanté au sens propre du terme. On peut aussi parler de fantaisie, de conte sur lequel vient s’appuyer un dessin léger, riche, beau et souligné, au cadrage inventif. Trois histoires qui pourrait n’en faire qu’une et dans lesquelles il faut se laisser emporter sans arrière-pensée cartésienne au gré de sa propre imagination. Sortie le 8 janvier.
En haut des escaliers de Cherry Street, si on ferme les yeux au crépuscule, on se réveille dans un autre monde. Des enfants ont évoqué cet univers parallèle, une sorte de tourisme temporel dont on ramène des patates bleues cobalt. Une fracture minuscule sépare les deux mondes. Et pourtant cela existe et elle va passer la frontière, parler d’amour pour son Almendra, pour nourrir de curieux personnages qui pourrait l’aider à retrouver sa voie. Elle va avancer et chercher le Boucher mais il lui faudrait échanger ses pensées qui deviennent floues.
Alice n’est pas loin non plus. On montera dans un curieux vaisseau spatial qui fonctionne avec les ondes cérébrales produites par nos souvenirs. Le cœur de la mémoire est un système révolutionnaire qui permettrait de quitter la Terre à bout de souffle. Alors qu’une géante endormie pourrait bien se réveiller. Amour, souvenirs, amitié, la vague de cette curieuse aventure en trois actes, un magical mystery tour se laisse chevaucher très agréablement, telle une berceuse, en douceur sur une superbe vision d’un univers graphique éblouissant de talent par Rosemary Valero-O’Connell dont on avait aimé Mes Ruptures avec Laura Dean.
Tout ce qui reste de nous, Dargaud, 16,50 €
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