Une reine de plus au palmarès de celle qui n’ont pas vraiment conquis le cœur des Français. Jeanne de Bourgogne, la mâle reine en est arrivée au tome 3 de ses aventures épiques pour être calife à la place du calife. Elle va y arriver mais a eu du mal. Une fois au pouvoir elle ne va pas le lâcher. Peu importe les cadavres. Boiteuse mais douée, telle une araignée qui tisse sa toile, elle est un personnage atypique de l’Histoire. France Richemond, historienne (Le Trône d’argile) est au scénario, et Michel Suro (Saint Michel priez pour eux) au dessin.
Reine d’accord mais pas seule. En 1328 elle monte avec son époux sur le trône ce qui ne lui donne pas les commandes. D’autant que les coups tordus commencent. Le comte de Flandre, Louis de Nevers, se voit remettre l’épée de Charlemagne par le roi. Obligé désormais de lui filer un coup de main pour récupérer son fief dont il a été chassé. On sacre le couple Philippe VI et Jeanne de Bourgogne. Et le roi part en guerre. Mais il est victime d’une attaque dans son propre campement par les Flamands. Échec et le roi gagne, devenu un Roy chevalier sur le terrain. En 1329, le roi d’Angleterre ne le reconnait pas bien que son vassal. Petit souci aussi avec Robert d’Artois et Jeanne se voit bien aller fouiner dans les archives pour savoir ce qu’est devenu le testament en faveur d’Artois qui la gène. Sauf qu’il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Artois part voir le Pape en Avignon. Quant à Jeanne elle n’en est plus à une « diablerie » près.
Tortueux à souhait le parcours de la dame avec trahisons, coups montés, accidents bien venus, jalousie, elle n’évite rien, elle se mêle de tout par soif de ce pouvoir qu’elle veut à tout prix. Elle a ses âmes damnées, ses ennemis et ses certitudes qui valent condamnation. On meurt beaucoup autour d’elle même ses enfants. Une époque où tous le coups sont permis surtout mortels. C’est un vrai roman, une tragédie vraie qui si elle avait été écrite aurait paru impensable. C’est là où la collection Les Reines de Sang apporte son poids incontournable dans notre Histoire. Jeanne était par contre libre et c’est une lutte sans pitié parfaitement rendue par la précision du récit. Le dessin réaliste parfait de Michel Suro apporte aussi une touche d’émotion romanesque nécessaire. Un feuilleton sans foi ni loi.
Les Reines de sang, Jeanne, La mâle reine, Tome 3, Éditions Delcourt, 15,50 €
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