Alberto Varanda était de passage à Montpellier pour une dédicace chez Azimuts mais aussi pour travailler avec Olivier Vatine sur leur prochain album tiré d’un roman de Wul, La Mort Vivante. Rencontre avec Varanda pour Ligne Claire qui vous propose des dessins inédits de La Mort Vivante, un one-shot. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Le tome 3 d’Élixirs vient de sortir. Vous travaillez sur les premières planches de La Mort Vivante. Le rythme est soutenu.
Pour Élixirs j’ai mis pas mal de temps. C’est Arleston qui est au scénario. On est dans une série d’héroic fantasy. Le monde pourrait s’effacer si les élixirs ne permettaient pas de reconstituer l’équilibre. On s’était rencontré avec Arleston dans un festival et on avait envie de travailler ensemble. Mais le projet n’était pas abouti. On avait envie de créer un univers commun, ce que l’on a fait avec Élixirs. Seulement voila, je fais un album tous les quatre ans. Je me suis un peu éparpillé en particulier dans l’illustration, des couvertures de romans. Et donc on envisage la fin d’Élixirs mais je suis très content du tome 3. Un ou deux albums de plus peut-être. Et on travaillera avec Arleston sur autre chose.
Vous auriez envie de quels univers ?
J’aime dessiner tout ce qui a trait à l’architecture, au végétal. Il faut que j’arrive à sortir un album par an. Pour l’époque j’ai besoin de laisser aller mon imaginaire. Le réalisme pur et dur ? Une Mercedes, c’est une Mercedes. Point. On ne peut rien lui apporter. Pas réjouissant. J’ai aussi à faire la suite de Petit Pierrot, le tome 3.
Pour La Mort Vivante on est en pleine science-fiction dans la collection des adaptations des romans de Wul par Comix Buro ?
Oui. Pour Wul et La Mort Vivante, cela se passe dans un monde post-apocalyptique mais dans une ambiance très Victorienne. Un autre univers encore. Il y a un peu de Frankenstein dans le roman de Wul. C’est assez macabre. Une mère veut par tous les moyens qu’un chercheur, Joachim, ressuscite sa petite fille qui est tombée dans un gouffre. Mais il est interdit à cette époque d’aller trop loin dans l’expérimentation médicale. La religion a pris le pas et la médecine est bannie. Le contraste est énorme entre l’élégance des décors, la beauté de la mère, Martha, et le majordome Hugo, une sorte de créature bionique, l’ambiance en général.
Vous avez réalisé des sculptures de ces deux héros de La Mort Vivante.
Je suis sculpteur de formation. Je pensais avoir du mal à m’y remettre et c’est bien revenu. Pour revenir à l’histoire de ce retour du royaume des morts, cela va mal tourner. Olivier Vatine a pris quelques libertés avec l’album en particulier au début. Il me livre des planches story-boardées. L’album fera 70 pages. Difficile de faire deux tomes donc on a augmenté la pagination. Je travaille case par case sur papier calque, je scanne et monte sur ordinateur, j’imprime en bleu et j’encre.
L’album devrait sortir dans un an et demi. Et je fais un break sur Élixirs. Je fais des choix. Je ne veux pas me lancer dans des séries au long court. Je veux vraiment explorer d’autres univers graphiques comme la gravure et cela se verra dans La Mort Vivante je crois qui est une superbe expérience.
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