On avait dit qu’on reviendrait sur ce séduisant ouvrage L’étonnante famille Appenzell illustrée par Benjamin Lacombe et écrit par Sébastien Perez. Place aux monstres mais qui sont-ils vraiment, d’où viennent ? Quelle est leur filiation ? Et il peut y avoir des montres encore pire qui se cachent et se dévoilent. Benjamin Lacombe a un talent fou, qui prend sous son charme le lecteur, pris au piège du regard de ses personnages, souvent tristes ou évanescents. L’histoire est elle-aussi surprenante car mélange de fiction réaliste, de fantaisie, de poésie. C’est Victoria qui raconte sa famille grâce à ce qu’elle a trouvé dans une vieille malle.
Les Appenzell aurait pu avoir une vie bien tranquille mais le hasard, l’amour vont se mêler de l’affaire. Des banquiers qui vont avoir un fils Charles, défiguré et porteur d’un masque. Il tombe amoureux d’une artiste de cirque à long cou, Bérénice. La lignée a pris son élan. Vive la bohème, Olivier Béguin l’homme arbre et le sort qui s’acharne. Viendra la belle grand-mère Eugénie qui va hériter de la fortune des Appenzell et acheter un manoir. Elle se marrie avec un virtuose, Gérard Cornut et leurs enfants auront un petit côté monstrueux. Mais une question se pose : un monstre mais pour qui ? A travers le regard des autres, la question est ouverte.
Une galerie de portraits qui s’inscrivent dans une succession de daguerréotypes très fin XIXe. Le coup de crayon de Lacombe est d’une rare finesse. Sébastien Perez lui a aussi apporté sa fantaisie, ses artistes Appenzell. Avec une savoureuses chocolaterie (suisse ?) qui serait tenue par la famille Adams. Tout en ajoutant la noirceur de ce qui a été vraiment la chasse aux monstres par des nazis qui étaient eux les vrais monstres. Un très bel album, sensible, touchant et finalement joyeux. Une présentation en simili cuir gaufré avec dorure du plus bel effet en font un objet singulier.
L’étonnante Famille Appenzell, Margot éditions, 19,90 €
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