Il y a déjà six ans paraissait aux éditions Sixto La Nuit Mac Orlan désormais épuisée. Pierre Mac Orlan était un touche-à-tout génial et multi-cartes, un romancier de l’action. Il a signé le scénario de Quai des Brumes, Le Chant des équipages. C’est à Brest que Arnaud Le Gouëfflec et Briac l’ont indirectement embarqué dans des ambiances qu’ils n’auraient pas reniées. La Nuit Mac Orlan, c’est aussi l’histoire d’un manuscrit original baladeur. Et celle d’un bel album revu, enrichi avec un cahier documentaire illustré sur Mac Orlan et Brest par Brieg Haslé-Le Gall.
Marin termine sa thèse sur Mac Orlan. Quand un libraire de Brest, Léon, lui annonce qu’il possède une œuvre inconnue de Mac Orlan, Marlin part le rencontre mais se fait agresser par son hôte qui le dépouille. Il se réveille dans l’atelier de Teuz qui peint sur les murs et va l’accompagner chez le libraire à travers les rues de Brest. Marin décrit à Teuz Mc Orlan, son perroquet, son béret, ses histoires de pirates, de déserteurs, de marins. Mais le libraire a été tué. Une carte les attend. C’est un commissaire Bourrel (rien à voir avec Raymond Souplex), au costume couleur sang et au look à la Raymond Devos mâtiné de vampire qui déteste les marins qui est chargé de l’enquête. La carte cacherait-elle un trésor ? Dans la boite très privée de Marguerite les choses vont mal tourner. Désormais les personnages sont en place.
Ce qui prime c’est à la fois les ambiances superbes de Briac et la part surréaliste par moment du récit qui est aussi un polar urbain, onirique. Dans lequel Mac Orlan passe au large. Un album que l’on a retrouvé avec bonheur, prenant, séduisant et dont la part didactique redistribue les cartes, parle des auteurs et bien sûr de Mac Orlan. Un beau travail par lequel il faut se laisser séduire.
La Nuit Mac Orlan, Locus Solus, 17 €
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