Ils ont encore de la ressource les vieux, au point de devenir, pour survivre, des gladiateurs des temps modernes qui s’étripent à coups de béquilles ou de déambulateurs. Sinon on les pique car désormais un bon vieux est un vieux mort. On euthanasie dans la bonne humeur. Place aux jeunes, tant pis pour les octos. Dans cette suite sans concession de Octofight, Nicolas Junker, scénariste après son brillant Seules à Berlin, donne au quatrième âge une porte de sortie qui mène en enfer. Mais tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. C’est ce que ce dit depuis le début Stéphane, le King des papis flingueurs qui pourrait même jouer à Spartacus.
Ce sont ses petits-enfants qui découvrent sur le web que leur papylou en prend plein la poire. Stéphane est pourtant devenu un champion sous la houlette d’un truand, Raymond, à qui il a sauvé la vie. Il y a l’Octofight Champions League qui se pointe et la star ça sera Papylou. Il met les bouchées doubles et recense toutes les catégories, cardiaques, zinzisn, et autres. Ils vont être une trentaine à se battre mais le paternel de Raymond Legoadec a appris qu’il est chez les néo-ruraux par les flics qui se font un plaisir de parier sur lui. Une vedette internationale le Raymond.
Nicolas Juncker n’y va pas avec le dos de la prothèse. Il faut bien lire ses dialogues, les pointes politiques, les simulations ou sous-entendus au vitriol. Raymond, le truand c’est aussi une synthèse et le Stéphane il va comprendre aussi que sa notoriété peut devenir une arme. Le peuple des vieux pourrait bien se révolter. Il va se battre contre Daft Punk, et oui tout le monde vieillit. Balle au Centre, humour noir en prime. Pacheco dessine un cauchemar qui pourrait bien se matérialiser. On adore.
Octofight, Tome 2, De rides et de fureur, Glénat, 12,90 €
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