Une série allemande qui fait ses débuts en France. Malcolm Max de Peter Mennigen et Ingo Römling dont le trait strict et net de dessinateur de presse se coule parfaitement dans ce polar noir, fantastique très british. Malcolm Max est un dilettante un brin paumé, chéri de ces dames et qui a pour associé, copine, une demie-vampire charmante mais peu souriante, Charisma. De l’acier et l’ère industrielle qui pointe son nez pour une BD steam-punk qui accumule les cadavres en plus ou moins bon état, des meurtriers improbables qui posent question, c’est un premier tome pour placer des jalons et des personnages qui percutent bien, mine de rien.
1889, on trafique le cadavre avarié sur les bords de la Tamise qui en charrie aussi. Mais des tout neufs égorgés de frais jonchent les berges. Dans les cimetières, les futurs médecins se servent pour leurs cours d’anatomie. On pille les sépultures au passage. Ce qui intéresse Malcolm Max et Charisma mandatés par les Custodes Lucis et aussi parce que des éléments paranormaux ont émergé. Une jolie journaliste, Fiona, veut son scoop cadavérique et Max la sauve de justesse sans pour autant empêcher plus tard que le tueur de la Tamise ne lui fasse un sort. La police s’en mêle avec l’inspecteur Blunt qui ne supporte pas Max et en ferait bien le coupable idéal. Mais qui est le meurtrier ? Celui qui aurait pu l’être, le Poète, a été décapité. Une résurrection serait-elle possible ?
Un humour pince sans rire qui s’appuie sur des expressions savoureuses données au duo par Romling. Malcolm le séducteur est un faux désinvolte. Les dialogues sont peaufinés. Le méchant est vilain, moche à souhait, on y ajoute un brin de vaudou, et des meurtres mis en scène avec talent. Le suspense est tendu. Malcolm Max va devoir pactiser avec les âmes des morts. Bon dessin de Romling pour un premier album BD.
Malcolm Max, Tome 1, Les pilleurs de sépultures, Delcourt, 16,50 €
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