Une année anniversaire avec un nonagénaire, et non des moindres. L’éternellement jeune reporter à 90 ans début 2019, date de sa première apparition dans Le Petit Vingtième. Et il se porte bien. Lorsque Hergé crée Tintin le 10 janvier 1929, il n’imagine sans doute pas que son reporter fera découvrir le monde à quatre générations de lecteurs. Voyageur intrépide aussi curieux que généreux, il a parcouru le globe terrestre de l’Écosse au Pérou en passant par le Tibet. Il a aussi marché sur la lune dès 1953, seize ans avant Neil Armstrong. On a beaucoup dit, écrit sur Tintin, cherchant parfois ce qu’il n’y a pas dans l’oeuvre d’Hergé. Ses 90 ans seront avant tout l’occasion de se replonger dans ses albums, tous mythiques, et qui nous ont apporté tant de bonheur. On n’oublie pas non plus que 2019 sera l’anniversaire d’un autre héros célèbre qui suit de près Tintin. Astérix est sexagénaire mais on y reviendra.
Comme le dit son éditeur bien heureux Casterman, « flanqué de son chien Milou, Tintin est entouré d’amis hauts en couleurs comme le capitaine Haddock, le professeur Tournesol, les détectives Dupond et Dupont et la cantatrice Bianca Castafiore – autant de figures inoubliables qui ont rejoint le Panthéon des grands personnages de la fiction. Le mélange unique de suspense et d’humour que proposent ses albums continue à séduire les enfants autant que les adultes. Vendues à 250 millions d’exemplaires, traduites en 120 langues, adaptées au cinéma par Steven Spielberg, les Aventures de Tintin continuent de connaître un succès exceptionnel, particulièrement en Chine. De grandes expositions, des livres par centaines et de nombreux documentaires ne cessent d’être consacrés à Tintin et à son créateur. À Paris, le Centre Pompidou et le Grand Palais l’ont déjà accueilli. Et à Louvain-la-Neuve en Belgique, c’est un musée entier qui lui est dédié. 90 ans après sa création, Tintin n’a certainement pas fini de faire le tour du monde ».
Soyons francs. Le premier Tintin dans nos petites mains potelées a été Tintin et le sceptre d’Ottokar. Pas mal en effet et un souvenir très précis de l’appareil photo truqué qui assomme le reporter. Du charme, un trait incomparable, peu à peu tous les albums sont passés dans la bibliothèque ou empruntés auprès d’une amie fan inconditionnelle. On avait neuf ans. Pas question de chercher d’ailleurs dans ces albums autre chose qu’un plaisir graphique, éditorial, une bonne histoire avec un Haddock en pleine forme. Ce n’est que bien après qu’ont commencé à apparaître thèses et débats. Sauf que voilà, il y avait aussi un certain Spirou et un non moins certain Franquin. Capitulation sans condition devant le groom, Fantasio pour La Mauvaise tête où devant Zorglub, édifiant méchant, ou encore le Marsupilami. Paradoxalement, alors qu’avec le recul Tintin est génial, frais, sans âge, incomparable, on avait à l’époque une sorte de défiance pour une BD que l’on trouvait vieillotte, pour les grands. Comme quoi, cela devrait donner espoir à bon nombre d’auteurs qui se pose des questions sur l’avenir de leur œuvre. Bon anniversaire Tintin. J-L. T
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