Après le très bel ouvrage consacré à Reiser, toujours chez Glénat, voici 1960-1985, La Gloire de Hara Kiri. Tout se recoupe. Cavanna et Choron sont les pères fouettards d’un monde qu’ils vont faire vaciller dans ses certitudes.
En rassemblant le pire de l’humour Hara Kiri dans un gros beau pavé on en prend plein les yeux. C’est le meilleur des grands délires, sans concession et sans limites de la bande à Choron. La liste est belle : Gébé, Cabu, Topor, Vuillemin, Lefred Thouron s’en donnent à cœur joie. Les pionniers font leurs armes. Wolinski et L.O.B., Fred aussi, que du beau monde qui décline l’humour noir, surréaliste, bête et méchant. Le dessin de presse ne fait plus dans la gaudriole. Le sang coule à la Une et les colosses arrivent en 1967 avec un petit côté pop-art. Got et Reiser, Willem président d’Angoulême 2014, Fournier embrayent.
Cabu ne fait pas que du Duduche mais les années 80 seront terribles et la fin approche. A Hara Kiri qui n’a jamais été épargné, il faut dire merci pour sa liberté, son délire, avoir osé défier tous les pouvoirs. C’est le seul exemple de ce type dans l’histoire de la presse et quand on tourne les pages du bouquin on se dit qu’il y a des leçons à tirer des Siné, Moebius, toute la bande. A lire ou relire ces 336 pages de dessins, gags, Unes, pour le plaisir d’une époque sans pareille.
La Gloire de Hara Kiri, 1960-1985, Glénat, 35 €
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