14 juillet 2016, c’est à Nice qu’a eu lieu ce que l’on craignait le plus après le calme relatif de l’Euro et une certaine forme d’insouciance retrouvée. La France est à nouveau touchée au cœur par un attentat. Plus de quatre-vingt morts dont beaucoup d’enfants fauchés sur la promenade des Anglais par un camion devenu une arme de destruction massive, conduit par un tunisien semble-t-il, officieusement et pour l’heure, hors des sentiers méprisables du djihadisme et de l’islam terroriste.
Si l’horreur est le premier sentiment qui, une fois de plus après Paris et Bruxelles, vient à l’esprit, si le recueillement et la solidarité avec les victimes, les blessés, est une priorité, il y a un autre mot qui s’impose. Comment ? Comment en plein état d’urgence, sur un périmètre festif, encadré, du feu d’artifice à Nice, un poids-lourd a pu accéder à pleine vitesse sur la promenade des Anglais ? Nice est ultra-surveillée par un nombre toujours croissant de caméras. On savait que la ville pouvait être une cible potentielle. Des exercices avaient eu lieu. Pas de rues barrées, pas d’alerte attentat ? Le camion écrase, percute sur deux kilomètres la foule compacte venue en famille assister au feu d’artifice sur l’une des plus célèbre avenue du monde. Imaginons un instant que ce camion soit bourré d’explosif et que le kamikaze ait actionné le détonateur au même endroit. Mieux vaut ne pas y penser. C’est ce que redoute le plus en France les autorités aujourd’hui.
On sait que refaire l’histoire ne donne pas les réponses. C’est facile à posteriori de prodiguer avis et conseils. On va voir tous les « spécialistes » tenir l’antenne ou les chroniques dans les journaux et nous expliquer le pourquoi et le comment en boucle. Encore un loup solitaire, un abruti dément, un complot, des complices ?Imparable alors ? Seul le renforcement et l’unification en un seul organisme des tous les services de renseignements français et des forces d’intervention, RAID, GIGN pourra permettre de mener une guerre qui risque d’être sinon sans fin. Et si besoin mener des actions préventives ou punitives contre auteurs potentiels ou donneurs d’ordre de ces attentats, ce qui est peut-être déjà le cas et ce que font les Israéliens ou on fait les Américains avec Ben Laden et leurs drones en Irak. Reste la coopération européenne en matière de terrorisme et de riposte armée, de filtrage aux frontières mais cela c’est encore une autre histoire.
Jean-Laurent TRUC
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